C'est en championnat de Touraine que l' A.A.J.B devait débuter officiellement sa carrière, ce championnat correspondant à peu près à l'actuelle Ligue du Centre, nos représentants étant opposés à trois clubs de Tours, trois d'Orléans, Chartres, Bourges, etc., et il faut que chacun sache qu'à cette époque les déplacements qui s'effectuaient en chemin de fer (il n'y avait pas d'autres moyens de locomotion, n'étaient remboursés que par moitié par le trésorier du club, les frais supplémentaires (repas ou autres), étant à la charge des joueurs...
Tous les clubs, bien entendu, étaient logés à la même enseigne mais cela ne devait pas empêcher le football de progresser avec une étonnante rapidité, notre ville ne comptant pas moins de sept clubs, la rivalité, sportive bien entendu, étant grande entre tous.
UN DÉBUT PROMETTEUR
Obtenant le droit d'utiliser le Champ de Mars situé derrière la caserne, notre club allait alors prendre son véritable départ, cela d'autant plus que la signature de nombreux normaliens allait augmenter considérablement la valeur de nos équipes et c'est vers 1927 que notre onze commençait véritablement à faire parler de lui avec des éléments comme Itoize (qui devait devenir l'un des meilleurs joueurs d'Espagne sous les couleurs de Bilbao), Fessoirat, Garaud, Blondeau, Etellin, Servanton, Lemoine, Charlot, etc., et ce sont ces joueurs qui allaient,permettre à l'A.A.J.B de gravir rapidement les différents échelons de la hiérarchie régionale.
En 1930, c'était le premier titre... un titre très envié, celui de champion de Touraine, des joueurs comme Musseau, Viotti, Fleury, Giraud 1, Bezard, Budin, Vaslin, Wager, Morisset, Royer, etc., permettant aux sportifs, venant de plus en plus nombreux, d'apprécier un spectacle de qualité. Mais le succès appelant le succès et les modestes installations du Champ de Mars ne répondant plus aux besoins dun club en plein essort, MM. Etellin et Charbonnier (celui qui pour tous allait devenir le Grand-Père, achetaient au maire de Vineuil un champ d'asperges qui allait devenir le stade que nous possédons actuellement et qui, à son inauguration en 1931, était l'un des plus beaux de la région.
1932... une année comme tant d'autres mais qui allait faire date dans les annales de notre société ; sous l'impulsion de Marc Peigné, notre club remportait le titre de champion de Touraine, accédant ainsi à la division d'honneur qu'il ne devait quitter que pour une compétition plus élevée : le championnat de France des Amateurs.
CHAMPION DE DIVISION D'HONNEUR DES SON ACCESSION
Et c'est sur ce nouveau stade de l'allée des Pingres, dans le faubourg de Vienne, au cours de la saison 1932-1935, que notre société allait triompher de toutes ses rivales dans la plus importante des compétitions régionales : le championnat de division d'honneur.
Il nous faut rendre hommage aujourd’hui à ceux qui furent les premiers à inscrire le nom de notre club au palmarès de cette épreuve, nous voulons parler de marc Peigné, Wager, Morisset, Millet, Jumaire, Giraud 1, Musseau, Lauchli, Barthlet, Charlot, Giraud 2, Cretin, ils ont bien droit à la reconnaissance de tous.
En plein essor le football ajibiste se distinguait alors dans tous les domaines : la réserve remportait la Coupe de Touraine, les juniors le championnat du Centre tandis qu'en 1933 notre équipe fanion était finaliste du championnat de division d'honneur.
Jusqu'en 1939 notre société allait continuer à bien figurer parmi l'élite du football régional ; avec des rivales de qualité comme l'Arago d'Orléans, Châteaudun, les Docks de Tours, Châtellerault, etc. aux artisans des premiers succès avaient succédé des noms nouveaux : Charpentier, Wiesman, Giraud 2, Saint-Maurice, Duclos, Bédiou, Dubois, Ferrand, Huisser, Gorce, Desmars, Legret, etc. en 1937 les juniors qui possédaient alors une très bonne équipe dirigée par Provost avec les Hector, Neveu, Pinon, Bailly, Michault, Parault, Renard, Strohl, etc., s'illustraient, remportant le championnat du Centre et ce devait être ces jeunes éléments qui allaient assurer l'avenir du club.
Malgré la guerre et le départ de nombreux éléments, le football blésois allait poursuivre sa marche en avant sous l'impulsion de Gilbert Vieuxbled, ex-dirigeant du Red Star de la grande époque, notre équipe appliquant le WM naissant allait offrir à son capitaine Marc Peigné un nouveau titre en 1942 (titre moral malheureusement car une ahurissante décision de la Ligue du Centre devait anéantir les résultats obtenus sur le terrain) ; cette équipe, de nombreux sportifs s'en souviennent encore, comprenait les regrettés Robico Mercier et Gérard Dubois, ainsi que Provost, Desmars, Pinon, Legret, Bailly, marc Peigné,gabriel Renard, Neveu, Soyer et aussi Patrick Saint-Maurice et c'est grâce à ce succès que notre club obtenait le droit de participer à un embryon de championnat de France, cela avec La Roche Rigault (qui possédait une excellente équipe car groupant de nombreux joueurs réfugiés de l'est de la France), Niort, Saintes, Angoulême, etc.
Puis les années allaient se succéder après François Wagenhoffer qui repartait à Paris et qui ne laissait que des regrets sur les bords de la Loire, la direction technique du club était confiée à un ex-international : Accard, puis à René Pavot et l'A.A.J.B allait poursuivre son chemin en division d’honneur. A la direction de la section était élu M. Gangneux, qui allait ensuite devenir président du District de Loiret-Cher. M. Haw le remplaçant à la tête de la section et, avec Karel Michlowsky comme entraîneur, devait réaliser de grandes choses pour le football blésois.
Comptant alors sept équipes en 1951 l' A.A.J.B devenait l'une des principales sociétés de notre ligue et M. Haw, un havrais, décidait de faire appel à un autre havrais, René Bihel, pour prendre la direction et l'entraînement de l’équipe, un René Bihel qui venait de gagner la Coupe de France avec Strasbourg.
AVEC M. MASTIAS VERS UN NOUVEAU DESTIN
Fort pris par ses occupations professionnelles, M. Haw quittait alors la présidence de la section, tout en continuant de prodiguer ses précieux conseils ; c’est M. Martias qui lui succédait ; sportif convaincu, administrateur hors pair, il allait pendant huit années donner une nouvelle dimension à notre section, lui permettant de se classer parmi les premières sur le plan régional.
Le départ, pendant un an, de René Bihel, remplacé comme entraîneur par André Renard, ne devait pas ralentir l’activité du football blésois ; c’est ainsi que la saison 1952-1953 nous voyait devenir finaliste de la Coupe du Centre, ne succombant que devant l'Arago de la grande époque en Coupe de France et cette saison se terminait de façon particulièrement faste pour nos couleurs grâce à nos juniors qui obtenaient le titre de champions du Centre à la suite de leur belle victoire sur La Berrichonne de Châteauroux ; s'illustraient alors des joueurs qui devaient ensuite faire les beaux jours de notre équipe fanion : Charlot, Roux, Philippe Gondet (international il a marqué le but qui a qualifié la France pour la coupe du monde de 1966), Le Moine, etc.
La saison 1954-1955 devait faire date dans les annales de notre club et elle débutait par le retour à Blois de René Bihel... pour se terminer avec le titre de champion du Centre, un titre obtenu de magnifique façon sur l'A.S.J Châteaudun, cela par 3 à 0 sur le terrain du F. Tours ; ainsi notre club obtenait la montée en championnat de France amateurs .. et ne devait plus quitter cette compétition. Pour la petite histoire mentionnons les noms des onze joueurs qui disputèrent cette grande finale : Burillo, Fischer, Laubeau, Bigot, Duplaix, Aldana, Leleu, René Bihel, Gimenez, Charlot et Boutet Foulon et Pinon ayant eux aussi contribué au succès commun.
Et cette saison, certainement la meilleure de notre société, s’achevait en apothéose à Châteaudun car, battant l'OC. Orléans, notre club remportait la Coupe du Centre, réussissant ainsi le doublé, un magnifique doublé. Le travail en profondeur de MM. Haw et Renard qui avaient fondé l’école de Football commençait alors à porter ses fruits tandis que l’équipe B, ne connaissant qu'une seule défaite, remportait le championnat départemental avec 8 points d’avance.
15 ANNÉES DE CFA.
Aujourd’hui,(1970) 15 ans après, nous sommes toujours dans la principale compétition amateur de notre pays.
Certes, cela n'a pas toujours été facile et malgré la présence de nombreux renforts comme ceux de Deniort, Davanne et Le Kéhal, ce n’est qu'à trente minutes de la fin de notre première saison en C.F.A que Fischer, grâce à un splendide but de trente mètres nous donnant la victoire sur Quimper, parvenait à nous maintenir dans la grande épreuve nationale.
Si cette première année parmi les grands amateurs devait être difficile, elle nous permettait cependant de briller en Coupe de France puisque en 32° de finale, à Blois, devant une affluence considérable, nous éliminons les pros du F.C Nantes par 3 buts à 2, le 8 janvier 1956, après prolongation, un but de Davanne, un doublé de Bihel.
Du jamais vu : l'AAJ BLOIS en seizième ! C'est l'œuvre de René Bihel.
A Blois :
Blois bat Nantes 3-2 (1-2)- (2-2) après prolongation.
buts pour Blois : davane (15), bihel (69 et 99).
pour Nantes barbier (38) et fassone (42).
Blois : deniort, klein, fischer, bigot, aldana, laubeau, delfontaine, duplaix, serge davane, rené bihel, alain Charlot.
Entraineur: rené bihel.
Nantes : leclercq ,devallan, madani, desmars ,staho, pietrzyk , collados, guessoum, balloche, barbier, fassone.
Entraineur :Anton Raab.
Arbitre: Girard.
Nous en étions à la 9° minute de la première mi-temps de prolongation. Le bIésois Defontaine centra de l'aile droite. René Bihel, en position de centre avant, reprit le ballon de la tête et marqua. Nous ne pouvons décrire la clameur d'enthousiasme qui salua ce but. Le stade entier vibrait: il clamait sa joie, son espoir de voir se réaliser l'exploit jugé impossible. Pendant vingt longues minutes, le cœur des supporters de I'aajb fut soumis à rude à épreuve; cependant malgré la très grosse pression de Nantes, Blois conserva son avantage et assura son succès (3-2).
Un succès parfaitement mérité car, plus que sa rivale, l'équipe amateur lutta pour l'obtenir. Marquant le premier but et bien que menée à la mi-temps par 2 buts 1, elle ne désespéra jamais et, à deux reprises, René Bihel de la tête , devait arracher l'égalisation pour son club. Si Nantes joua bien au football, si Madani, Balloche, Fassonne, Guessoum ou Staho montrèrent leurs réelles qualités, les Blésois, par leur cran, par leur ardeur, firent merveille. Leur défense fut remarquable avec Deniort (l'ex- Havrais), Fischer, Klein et Bigot la ligne de demis fut courageuse et active avec Aldana et Laubeau, et la ligne d'attaque particulièrement dynamique avec serge Davanne, Defontaine et le jeune Dugrand. Brillant aussi techniquement avec Duplaix et surtout avec celui à qui Blois doit son succès : René Bihel.
Première fois en seizièmes de finale
Si cette victoire, qui amène Blois pour la première fois en 16° de finale de la Coupe de France, est un succès collectif, il est aussi un succès personnel pour celui qui est le responsable de l'équipe. René Bihel a trouvé à Blois l'amitié de tous. Revenu sur les bords de la Loire après une courte éclipse au Havre, il a fait de l'AAJ Blois une des meilleures équipes de la région.
L'an passé, celle-ci remportait la Coupe du Centre et également le championnat de la Ligue, ce qui lui donnait le droit de jouer en C.F.A. Les débuts dans une compétition particulièrement relevée furent, comme toujours, très difficiles. La chance ne favorisa pas non plus Bihel qui dut se priver de l'un de ses meilleurs joueurs, Klein absent pendant de longs mois a la suite dune fracture de la jambe et qui dut également se passer de plusieurs autres éléments blessés.
Mais l'ex-avant centre de l'équipe de France semble avoir retrouvé dans la coupe de France une nouvelle jeunesse: il n'a jamais désespéré et il ne désespère pas encore malgré le mauvais classement de son équipe en C.F.A. Ses hommes sont maintenant en parfaite condition (les pros Nantais s'en sont aperçus dimanche). Ils prennent confiance en leur possibilités et cette confiance devrait leur permettre de progresser encore.
René Bihel n'a qu'une seule ambition : conserver sa place en C.F.A. Pour cela, plus que jamais, il compte sur les jeunes, il compte sur les Dugrand irrésistible dimanche , sur Charlot , sur Lemoine et d'autres encore. L'ex-Lillois a fait de Blois une équipe dont on parle, une équipe qui, plus que jamais, déplace les foules. Naturalisé Blésois désormais puisqu'il tient un café 'Le Mariland' dans cette ville. Bihel espère bien jouer longtemps encore. Et les sportifs qui, dimanche, à l'issue de la rencontre, le portèrent en triomphe, lui prouvèrent qu'il était plus que jamais nécessaire à l'AAJ BLOIS.
Et, en 16 éme, au Mans, devant Angers, alors l'un des meilleurs clubs de première division, nous ne succombions qu'après prolongations, alors que nous aurions pu arracher la décision avant la fin du temps réglementaire.
Difficile aussi devait être notre deuxième année chez les "Grands Amateurs" et, cette fois encore, ce n'est qu'à quelques minutes de la fin de la saison que nous nous sauvions, le but de Quenu obtenu devant La Berrichonne de Châteauroux nous permettant de rester parmi l'élite; pourtant cette année, à nouveau laborieuse pour notre équipe fanion, devait permettre la montée de notre "réserve" en division d'honneur, cette équipe remportant sa poule de promotion avec 9 points d'avance sur son plus proche adversaire.
LOUIS GABRILLARGUES SUCCEDE A RENE BIHEL
Ayant mené à bien la mission qu'il s'était fixée et de plus en plus pris par ses occupations professionnelles, René Bihel devait passer le flambeau à un autre international, à un joueur du F.C Sète de la grande époque : Louis Gabrillargues,
Aujourd’hui encore, nous qui avons si bien connu "La Tulipe" , nous parlons de lui avec respect et amitié ; pendant huit années sur les bords de la Loire il a assumé un travail considérable et nous devons lui être reconnaissant pour tout ce qu'il a fait pour notre club. S'enrichissant au cours des ans de nouveaux éléments comme Maillard (qui allait avoir l'honneur de porter les couleurs de notre équipe nationale, Saïd Chafai, Libert, Vannini, Cotelle, Vanesche, Krawczyk, etc., notre équipe allait, petit à petit, se hisser au niveau des meilleures, terminant septième en 1958 dans le groupe Nord où l'avaient placée les responsables de la Fédération.
Pourtant, entre ces deux saisons, notre section avait changé de président, M. Mastias après avoir réalisé un travail extraordinaire au sein de notre club et lui aussi très pris par son travail, était remplacé par M. Bloch qui devait de remarquable façon poursuivre l’œuvre entreprise par son prédécesseur.
La saison 60-61 nous voyait à nouveau aller en 16° de finale de la Coupe de France où nous ne succombions que devant le Stade Français et, en C.F.A, de retour dans l'Ouest, nous devions nous comporter de très élogieuse façon puisque prenant une fort belle troisième place, un certain Philippe Gondet y étant d'ailleurs pour quelque chose, il est parti en décembre 1960 pour le FC Nantes D2 ; de son côté notre équipe réserve terminait à la cinquième place un très difficile championnat de division d’honneur tandis que notre seconde , complétant ce remarquable tableau d’ensemble, montait en promotion après avoir remporté le championnat de Loiret-Cher de première division.
1962.. l’année du Cinquantenaire de notre club devait être aussi une grande année pour le football blésois.
Retrouvant à nouveau les belles équipes du groupe Ouest notre club devait jouer les premiers rôles jusqu’à la moitié de la compétition, malheureusement la fin de la saison était moins brillante, notre classement final étant cependant élogieux : troisième derrière l'Arago d'Orléans et Fontainebleau ; d'autre part notre année de football se terminait remarquablement puisque nous remportions à nouveau la Coupe du Centre, cette fois devant l'Arago que nous battions en finale par le score sans appel de 2 à 0 ; Louis Gabrillargues, pour cette grande finale, avait aligné les joueurs suivants : Libert, Polomski, Panot, Le Moine, Maillard, Sigmoy, Povoa, Cotelle, Charlot, Davanne, Vanesche et Richard. Bilan particulièrement réconfortant donc en cette année 1962 puisque notre équipe réserve se classait deuxième au championnat de division d'honneur et notre formation seconde, absolument remarquable, terminait également à la deuxième place le championnat de promotion de ligue tandis que les cadets et les minimes devenaient champions de Loir-et-Cher. Une nouvelle fois donc joueurs et dirigeants avaient bien travaillé pour le renom de l'A.A.J.B. Partant à l'I.N.S où il devait passer avec brio son examen de Conseiller Technique Régional, Louis Gabrillargues devait nous quitter après une élogieuse nouvelle saison mais, grâce aux solides amitiés qu'avait au Havre René Bihel, c'est un autre grand nom du football international qui venait se fixer sur les bords de la Loire: Eduardo Di Loretto. Deux fois vainqueur de la Coupe de France, Tête d'Or ne devait, malheureusement, pas être tout de suite qualifié pour notre club et cela devait être dommage car avec sa présence nous aurions peut-être pu obtenir le titre, la deuxième partie de la saison étant particulièrement favorable, notre équipe se montrant alors d’assez loin la meilleure, mais les points perdus au départ ne pouvaient plus être récupérés dans une compétition particulièrement rude et nous ne pouvions faire mieux qu'obtenir la cinquième place. Notre formation réserve disputant toujours la plus importante compétition de la ligue, peinant d’ailleurs pour y conserver sa place, ne se classait que dixième sur treize sociétés. Se plaisant fort bien à Blois, Di Loretto avait cependant la nostalgie de son Argentine natale et, à la fin de la saison 1965-1964, alors que nous pouvions avoir de grandes ambitions pour la suivante compte tenu de l’excellent travail que notre entraîneur avait réalisé, il nous annonçait son départ, son intention de retourner dans son pays... C’était pour nous une grande déception, mais nous nous devions de poursuivre notre route et de profiter de ce qu'avait fait et laissé Eduardo . C'est l'ex-entraîneur d'Angers et de Lens Michowski qui devait lui succéder et l’équipe, sur sa lancée de la saison précédente, groupant des noms nouveaux comme Julien Buge, Cousin, Coustillet, claude Panot, Romagnoli, Garcia, etc., allait réaliser des prouesses puisque toujours aux places d’honneur, et c’est de magnifique façon quelle terminait le C.F.A groupe Ouest en deuxième position. La Commission du Championnat de France devait l’année suivante, nous faire jouer dans le groupe Centre, un groupe pas plus difficile, bien au contraire mais, cependant, notre saison n’allait pas être tellement brillante et ce ne devrait être qu'à la dernière journée du championnat que nous parvenions à assurer notre maintien dans la grande épreuve nationale, nous classant à la neuvième place ; de nouveaux éléments devaient apparaître au cours de cette période, des jeunes comme Menoury, Peigné, Harlicot et aussi Boussa qui, d'Amboise, nous apportait son précieux concours. Quant à notre équipe réserve qui avait été brillante la saison précédente (terminant quatrième), elle avait, elle aussi, plus de difficultés, se classant finalement en neuvième position.
JOSEPH DONNARD ENTRAINEUR-JOUEUR
C'est alors que, pour donner une vitalité nouvelle à l’équipe, nous décidions de prendre un entraîneur-joueur, d’avoir un homme sur le terrain capable de commander et de diriger ses équipiers et c'est à Joseph Donnard que nous faisions appel. Ex-joueur de Grenoble et d'Angoulême il devait, pour ses débuts dans sa nouvelle équipe en 1966-1967, réaliser une saison digne déloges dans le groupe Ouest que nous retrouvions avec le plus grand plaisir et après avoir longtemps lutté avec Laval pour la première place nous terminions en quatrième position ; résultat particulièrement honorable compte tenu de la valeur des différentes équipes ; malheureusement en cette année devait débuter une série de contre performances en Coupe de France puisque, au cours de ces dernières années, sans grande gloire, nous devions succomber devant Chartres, l'Arago... et Chauvigny. Cette saison 1966-67 devait être aussi néfaste pour notre équipe de division d’honneur qui, pour la première fois depuis son accession, ne parvenait pas à conserver son poste, prenant la dernière place du championnat et de ce fait descendant en promotion d’honneur où, fort heureusement, elle ne restait qu'une année, grâce à la deuxième place quelle obtenait douze mois plus tard. Après sept années de présidence et d’un dévouement inlassable, M. Bloch devait céder sa place de président de la Commission de Football à Maître Bidard, qui, bénéficiant de l'aide précieuse de son prédécesseur, allait bien entendu poursuivre son œuvre. Présentant une équipe solide avec le renfort ou la confirmation de certains éléments comme Yvon Moknachi, Gourault, Divet, Da Silva, etc., notre section de football qui voyait venir à elle de nouveaux membres, allait pourvoir prendre un nouveau départ et si cette saison 67-68 n’était pas exceptionnelle (9° sur 16), elle portait en elle l’espoir d’un prompt rétablissement et cela devait se produire la saison suivante où nous terminions à égalité de points à la deuxième place, battus seulement au goal average. Mais tous les amis de notre club connaissent ces dernières années ; tous savent combien la dernière intersaison a été tragique pour notre club, un deuil cruel venant nous frapper en la personne de Louis Duplaix, notre directeur sportif qui se tuait dans un accident de la route. Ayant été un très bon joueur et un excellent camarade il n'a laissé à tous que des regrets, sa disparition causant un grand vide parmi nous et c'est Jacques Pinon, l'un des plus anciens du club, qui devait prendre sa place aux côtés de notre entraîneur. A l’heure où nous écrivons ces lignes (mars 1970), notre équipe fanion est en tête d’un difficile championnat à 16 clubs... Ayant obtenu l’an passé le précieux renfort de Bako Touré, ex-joueur de Nantes et Ajaccio, notre équipe a vu ensuite venir à elle des joueurs de grande valeur comme pierre Sbaiz etrobert Gassert, de grands espoirs nous sont donc permis... Dans quelques semaines nous saurons enfin si les Libert, jean-claude Peigné, Divet, Kutniak, Donnard, Boussa, Sausset, pierre Sbaiz, Gourault, Gervais, Zouh, Da Silva, jacques Menoury, bako Touré, larbi Otmani, robert Gassert, Soulard, etc., seront en mesure d’apporter enfin à notre club ce titre après lequel il court depuis quinze années... En battant Châteauroux, le dimanche 22 mars, notre équipe a porté son avance à quatre points ; en huit matches elle en a obtenu 14 sur les 16 prévus et plus que jamais nous pouvons espérer la voir terminer en première position. Certes, rien n’est encore joué car cinq rencontres restent encore à disputer, mais nos joueurs ont enfin pris conscience de leurs possibilités et nous devons et pouvons leur faire confiance. Ayant décidé d’inclure, voici deux saisons, le maximum de jeunes dans notre équipe de division d’honneur, celle ci, cette année encore, peine terriblement et elle aura peut-être beaucoup de difficultés à conserver sa place, mais ce n’est qu'en opérant de la sorte que nous assurerons l’avenir de notre société. Il ne nous a guère été possible, dans ces quelques lignes, de parler des autres équipes, de vanter leurs mérites, de dire combien toutes sont l’objet de nos soins attentifs : la seconde qui, composée de mordus aimant le ballon, participe au championnat départemental de première division après avoir opéré de longues années en championnat de promotion de ligue ; les juniors qui, souvent malheureux en Coupe Gambardella, et aussi trop souvent amoindris pour les besoins des équipes supérieures, n'en ont pas moins été très souvent à l’honneur, se classant toujours parmi les meilleurs de notre ligue. Nos cadets et nos minimes enfin qui, presque chaque année, nous apportent des titres de champions départementaux. Ce sont ceux-là qui assureront l’avenir du club, ce sont eux qui sont l’objet de tous nos soins et nous sommes particulièrement heureux de les posséder car une société n’est rien si elle na pas l’entier concours de sa jeunesse.
COMMENT FONCTIONNE LA COMMISSION DE FOOTBALL
S'il a fallu des joueurs pour que nos couleurs soient si bien défendues il a fallu aussi des dirigeants, des dévoués, pour que le football blésois se classe toujours parmi les meilleurs, et croyez que la tâche de ceux-ci n'a pas toujours été facile car malgré le nombre relativement important de responsables nous manquons souvent de dirigeants d’équipe.
Que l’on sache tout d’abord que notre budget est de plus de 20 millions d’anciens francs. S'il parvient à être toujours en équilibre c’est grâce à nos recettes bien sûr mais aussi grâce aux aides qui nous sont données par la municipalité blésoise et le Club des Supporters qui est plus que jamais indispensable, compte tenu des dépenses sans cesse croissantes, en ce qui concerne surtout les achats d’équipement et les frais de déplacement (rien que notre équipe première en C.F.A couvre une distance de 4500 km); bien entendu il y a de plus toutes les autres équipes à déplacer, la réserve, les juniors, la seconde et toutes nos équipes de jeunes...
La Commission de Football tient deux réunions chaque semaine, une le lundi où sont passées en revue les rencontres du dimanche et où sont mises sur pied les prochaines compétitions une autre le samedi au cours de laquelle chaque dirigeant reçoit, avec les licences, la formation définitive de son équipe. Cela représente de longues heures de travail, un courrier impressionnant, car tout doit être passé en revue, depuis l’organisation d’un déplacement à Brest par exemple jusqu'au match de l’équipe troisième pupilles à La Chaussée Saint Victor. De plus, chaque mercredi soir, se réunissent les responsables de toutes les équipes qui établissent les différentes formations et cela n'est pas une mince besogne. Il y a de plus les réunions de commissions, celles des jeunes plus particulièrement qui travaille activement à l'avenir de la société, les membres du bureau se réunissant aussi au moins une fois par mois et toutes ces tâches sont absolument nécessaires au bon fonctionnement dune section qui, par le travail qu'elle effectue, est certainement la plus importante du club.
200 JOUEURS... ET DEUX TERRAINS
En cette saison 1969-1970 l’effectif de notre section dépasse les 200 licenciés nous avons quatre équipes de seniors, une de juniors, deux de cadets, deux de minimes et notre ami Charlot qui est le responsable de tous ces jeunes peut mettre sur pied cinq formations de pupilles. L’encadrement de tous ces jeunes est donc une chose importante, comme l'est le déplacement de toutes ces équipes et, de plus en plus, il est difficile de trouver des moyens de transport, mais ce qui est certainement pour nous le plus gros handicap c’est l’absence de terrains. Que l’on songe qu'une ville comme Blois qui groupe près de 50.000 habitants n'a pas encore de stade municipal et que nous avons seulement deux terrains pour faire évoluer, sur des installations qui n’ont pu être agrandies depuis trente années, les neuf équipes qui opèrent officiellement. Constamment sollicité, notre terrain principal voit se dérouler chaque dimanche trois ou quatre rencontres, il demande grâce, alors... Alors en cette année 1970 nous sommes arrivés à un point de saturation tel que nous ne pouvons plus rien entreprendre d'autre et que nous allons être dans l'obligation de limiter notre recrutement, de ne plus prendre les inscriptions des jeunes qui viennent à nous, cela bien sûr la mort dans l'âme car ce n’est pas le but de notre société qui est d’œuvrer pour le développement du sport, mais encore faut il nous en donner les moyens. Mais ce rapide bilan de plus de 50 années de football à l'A.A.J.B. ne doit pas se terminer sur une note pessimiste, d'autres avant nous ont connu ces mêmes difficultés, de plus grandes parfois, toutes ont été surmontées, nous devons faire de même et celles que nous connaissons le seront également. Grâce à la municipalité blésoise nous avons pu procéder à l'installation de l'éclairage de notre terrain de football ; cela nous remplit de joie et d'espérance car nous pourrons organiser de grandes rencontres, œuvrer pour le football, faire connaître notre club et notre équipe à davantage de sportifs, attirer de nouveaux jeunes sur les stades. Ce qui a été fait au cours des dernières années est énorme mais il reste encore un immense travail ; nous avons cependant puisé de nombreux et précieux encouragements dans le nombre sans cesse croissant de sportifs qui viennent aux manifestations que nous organisons, cela prouve que nous sommes sur la bonne voie et nous nous devons de continuer.
Ce Livre d'Or en témoigne, notre club est bien vivant, plus vivant que jamais et en son sein notre section de football y a une place importante ; nous ferons tout pour qu'il en soit longtemps ainsi, pour que le football blésois, dans les futures grandes compétitions qui se préparent, puisse obtenir la place de choix qui lui revient et qui doit être la sienne. Gabriel RENARD.